Quelques décennies après la généralisation du numérique, la photographie argentique peut-elle encore nous étonner ? Que dire alors du photogramme, technique des plus simples, sans appareil, qui consiste à poser un objet sur une feuille
sensible à la lumière et d’en capter l’empreinte ?
Fascinés par le photogramme, son mécanisme, son histoire, mais aussi ses infinies possibilités, le peintre Thomas Fougeirol et l’artiste et commissaire Jo-ey Tang ont conçu un audacieux projet collaboratif. Ils ont invité 136 artistes – plasticiens, musiciens, écrivains, graphistes, vidéastes, de nationalités diverses – à produire chacun une série de 8 photogrammes dans une chambre noire improvisée à Ivry-sur-Seine, nommée DUST.
L’œuvre qui en résulte – une installation de 1031 photogrammes et un film – est un hommage à la photographie, à sa préhistoire et aux avant-gardes du 20e siècle qui, de Man Ray à László Moholy-Nagy, ont privilégié le photogramme au sein de leurs expérimentations.